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Fatime Zahra Morjani nous a habitués à un art de la litote, celui d’exprimer le plus en disant le moins, une expression sensible, où la lumière et l’obscur s’arrogent un espace linéaire coloré pour une méditation fervente. Tout est sens, appel à se concentrer.

Elle aimait toujours trouver sa propre matière, l’inventer en quelque sorte à partir de matériaux récupérés, et l’introduire sur la toile. Donc il n’est pas fortuit qu’aujourd’hui elle élargisse son champ d’investigation, toujours avec la même rigueur et nous montre des tissages sensibles conçus à partir de ses observations, de son souci de la nature et de l’environnement. De nouvelles écritures naissent ainsi, écritures blanches surgies de paysages d’hiver, de solitude intérieure, tout cela mêlé, intériorisé et dessiné, peint, brindilles folles de liberté, de vie printanière. Parfois masquées par une gaze, c’est le secret à découvrir dans la transparence du tissu posé comme un masque. C’est au spectateur/lecteur de la toile de découvrir dans les couleurs des saisons, le rouge, le vert, le noir, dans l’harmonie du tissage ou la liberté des signes/bois des forêts absentes, la vie du monde comme la vie intérieure palpitant dans les formes.

Nicole de Pontcharra